MG France, membre de la CNPL, reçu par Marisol TOURRAINE le 12 janvier.

Les dix structures invitées dans le cadre du Front Généraliste, représentant toutes les composantes de la profession, de la formation à l’enseignement en passant par l’exercice, exprimeront chacune leur point de vue sur la situation actuelle, notamment sur la mise en œuvre de la Stratégie nationale de santé qu’ils avaient saluée en septembre 2013.

– La médecine générale a fait part, ses dernières semaines, de sa colère, de son exaspération et enfin de sa désespérance. Madame la ministre de la Santé, allez vous y répondre ?

MG France demandera à la ministre de la santé si elle a entendu le mouvement de protestation que le syndicat des généralistes a lancé le 2 octobre dernier, un mouvement de mobilisation qui traduit la désespérance de notre profession. Toujours citée comme socle de l’accès aux soins pour tous et partout, mais abandonnée par les pouvoirs publics et l’assurance maladie, la médecine générale voit ses effectifs s’effondrer depuis 2005. Cette catastrophe démographique va s’aggraver, la plupart des généralistes ne pouvant répercuter le coût de la loi « accessibilité » sur leurs honoraires bloqués depuis 2011.

– La difficulté à trouver un médecin généraliste traitant est la première plainte portée par la population auprès des médiateurs des caisses primaires d’assurance maladie.

La situation politique française a changé et la nécessité de se retrouver sur des valeurs communes fortes va s’accroitre. Parmi ces valeurs, l’accès aux soins est prioritaire pour les Français. La médecine générale est un des éléments essentiels de cet accès aux soins, en France comme dans tous les systèmes de santé au monde.

Or la médecine générale est mal traitée, tant par l’université – avec un enseignant pour 110 étudiants contre un pour dix dans les autres spécialités – que par l’assurance maladie qui la rémunère moins que les autres spécialités, et qui est responsable de son absence cruelle de moyens d’exercice.

– Déception et colère.

Après de fortes attentes créées par la Stratégie nationale de santé, après avoir espéré une revalorisation de leur métier, la déception et la colère des médecins généralistes ont fait suite à la présentation d’une loi de santé mal rédigée, sans colonne vertébrale, sans propositions pour les soins primaires, avec certaines mesures impraticables et d’autres qui contribuent à démanteler notre métier.

MG France rappelle qu’il a lancé ce mouvement sur la question de la médecine générale.

La poursuite de ce mouvement, voire son extension, dépend aujourd’hui des réponses qu’apportera la ministre de la santé sur trois chapitres indissociables :

  • place de la médecine générale dans le système de santé
  • valorisation de son exercice avec égalité de traitement et de rémunération entre spécialités
  • modifications substantielles de la loi de santé, dont l’abandon de l’obligation de tiers-payant.

 

Source : www.mgfrance.org

Photo : Claude LEICHER – Président de MG France