Sondage – Les français comprennent la position des syndicats médicaux sur le tiers-payant.

Le sondage Odoxa – Les Echos qui vient d’être publié témoigne d’un apparent paradoxe. Si les français sont majoritairement favorables au tiers-payant, ils comprennent aussi les contraintes que cela peut faire peser sur les médecins. Tous les syndicats médicaux présents lors de la conférence de presse commune du 4 novembre ont rappelé qu’ils ne sont pas opposés au principe du tiers-payant, que certaines spécialités et la plupart des établissements pratiquent déjà largement, mais que son obligation est synonyme d’un surcroit de travail et d’une rémunération aléatoire.

MG France alerte une nouvelle fois les patients et le gouvernement.

Quand on parle de tiers-payant « généralisé »,

  • est-il question d’un dispositif de type Carte Bleue, géré par les banques qui se rémunèrent chez le patient en cotisation de carte et chez le professionnel par un prélèvement sur chaque règlement, d’où des surcoûts pour tous et l’obligation d’un compte bancaire bien « garni » ?
  • parle-t-on d’un système où les régimes complémentaires imposent à chaque professionnel les conditions techniques de la vérification des droits, de la double facturation et du double paiement, s’arrogeant même le choix du « bon professionnel » ?
  • ou s’agit-il d’un système où le professionnel est réglé en un seul flux sans avoir à vérifier les droits ouverts, à vérifier les paiements, ou à rechercher auprès de chacun des financeurs les sommes impayées ?

En l’absence du courage politique nécessaire pour imposer cette dernière méthode aux 23 régimes obligatoires et aux 550 régimes complémentaires qui se font une guerre commerciale sans merci, le tiers-payant souhaité par les français restera une promesse politique sans lendemain. Une promesse réalisée sur le dos du médecin, qui devra avertir son patient que le tiers-payant n’est pas « généralisé » pour lui, puisque la vérification préalable aurait pour but d’écarter les patients ne pouvant en bénéficier.

MG France, membre de la Chambre Nationale des Professions Libérales, refuse que l’obligation du tiers payant place le médecin en situation d’arbitre du conflit larvé entre les régimes obligatoires et les régimes complémentaires d’assurance-maladie.

 

Source : www.mgfrance.org – communiqué du novembre 2015
Photo : Claude LEICHER – Président de MG France