Vers la suppression de l'Ordre National des Infirmiers – La position du SNIIL. Au cours des débats devant l’Assemblée nationale le 13 mai dernier, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a déclaré que l’Ordre national des infirmiers, contesté par la majorité des infirmiers car 85 % d’entre eux travaillent en établissement, est selon la ministre sans légitimité et que « son avenir est donc menacé ». Un groupe de travail est actuellement réuni autour de cette question et des dispositions seront proposées prochainement afin de supprimer l’adhésion obligatoire à un ordre. Le SNIIL (syndicat membre de la Chambre Nationale des Professions Libérales) réitère son refus d’une structure réservée aux libéraux et s’inquiète pour la déontologie. Prenant acte du discours de la Ministre, mais aussi des actions parfois trop répressives et pas assez incitatives de l’Ordre envers les infirmières et infirmiers, le Sniil, premier syndicat infirmier libéral, rappelle que : l’Ordre Infirmier est un organisme de droit privé, devant, normalement, n’être soumis à aucune pression de l’Etat l’Ordre Infirmier, comme toutes les autres structures ordinales, n’a de sens, par les missions qui lui sont confiées, que s’il rassemble toute la profession, tous modes d’exercice confondus. Une modification législative, rendant facultative son adhésion pour les salariés, pourrait aussi avoir de fortes répercussions sur tous les autres Ordres (masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, sages-femmes, médecins… ou même avocats, architectes, vétérinaires, experts comptables). enfin, l’Ordre Infirmier est, aujourd’hui, la seule instance reconnue par la Loi pour s’assurer de l’éthique des infirmiers : sa disparition entraînerait donc un vide juridique quant à la protection du public en cas de manquement à la déontologie de l’un d’entre eux. Fidèle au même positionnement depuis 2010, le Sniil tient de nouveau à faire part de son refus d’une structure ordinale limitée aux seuls libéraux. Rappelant que si tel était le cas, il n’hésiterait pas à prendre ses responsabilités et à appeler ses adhérents et sympathisants au boycott de la cotisation ordinale. Par ailleurs, le Sniil s’insurgera également en cas de suppression de l’Ordre Infirmier : refusant que les infirmières ne soient jugées, en cas de manquement déontologique, par des médecins ou fonctionnaires qui méconnaissent la profession d’infirmière. Si tel était le cas, le Sniil appellerait alors les associations de patients et d’usagers, qui seront les premières victimes de cette disparition de l’Ordre, à prendre, elles aussi, leurs responsabilités. Source : SNIIL La Chambre Nationale des Professions Libérales soutient la position du Sniil. La Chambre Nationale des Professions Libérales salue cette prise de position, d’autant plus que l’enjeu dépasse le seul cadre de la profession d’infirmier. L’ordre c’est la structure de référence, le symbole d’égalité entre tous les professionnels qui y sont assujettis, répondant à la nécessité de mettre en place des règles éthiques applicables à tous, protégeant usagers, patients, clients, consommateurs de services.